La première fois qu’on m’a parlé du village de Pierlas j’avoue que je n’avais pas vraiment fait attention à ce qu’on me disait… Pour moi, citadine pur jus, il ne s’agissait que d’aller faire un tour dans un village de l’arrière-pays comme un autre.
Max, un de mes copains originaires de la vallée, m’avait bien vanté la beauté des gorges du Cians et les plats de l’auberge du village…
Je ne m’imaginais tout de même pas que j’allais avoir l’impression de changer de pays, voire de planète !
Road-trip dans les gorges du Cians
Direction donc les gorges du Cians pour la première partie de ce périple incroyable. Et déjà je suis étonnée ! On m’a toujours dit que les gorges du Cians sont rouges… Mais pas du tout, sur leur partie inférieure elles sont blanches !! J’attends donc d’arriver « dans le rouge » avec impatience, même si le spectacle des falaises blanches de blocs calcaires est déjà impressionnant !
Arrivés à un lieu-dit le « Pra d’Astier » (en fait un virage avec une maison) une petite route part sur la droite… Nous sommes juste à l’endroit où les roches rouges et blanches se rencontrent.
« Nous voilà sur la route de Pierlas, le spectacle commence » me glisse malicieusement mon chauffeur, très habitué à faire cette route. Il monte régulièrement « au village » comme il dit, notamment pour participer à la fête du col de la Sine à la fin du mois de juillet…
« A partir de là, on en a pour 15 minutes… environ » ajoute-il d’un ton mystérieux.
Une route de montagne à grand spectacle !
Je ne comprends pas bien son air amusé… C’est passé le premier pont que je comprends : la route est étroite… Une vraie route de montagne en somme, mais il faut bien reconnaitre qu’une citadine comme moi est plus habituée aux autoroutes !! 😉
« Il y a 7, 5 kms entre le Pra d’Astier et Pierlas, tu vas voir c’est une de mes routes préférées dans le coin. » Et en effet, en 2 minutes à peine, le charme opère… Cette route est vraiment incroyable! Les paysages offrent des couleurs merveilleuses et le pâle soleil d’automne donne au décor une ambiance hors du temps… Un peu plus loin, arrive une camionnette… Max va pouvoir me montrer son habileté à manœuvrer…
« On va se serrer un peu, tu vas voir ça va passer, au pire on recule un peu » Me dit-il toujours amusé. En effet, le croisement se fait sans problème, « C’était même large… » rajoute Max, que je soupçonne de plus en plus de se moquer de moi …
Les deux chauffeurs prennent le temps de se dire bonjour et de se raconter l’état de la route un peu plus loin… Je me crois revenue au temps des charrettes… Ce n’est pas en ville que les conducteurs pourraient faire ça !! 😉
Un peu plus loin, nous arrivons devant un pont et une série de virages construits sur de magnifiques murs de pierre. Trouver un ouvrage d’art comme celui-là ici, voilà encore une surprise !! Je profite pleinement du spectacle en me disant que ces 7,5 kms de route ne me font pas seulement voyager dans la vallée du Cians, mais aussi dans le temps, et dans un autre mode de vie…
Pierlas, village du bout du monde
Finalement d’un coup après un dernier virage apparait le village…
Un bijou de village perché parfaitement entretenu. Avec ses maisons de pierres claires et ses jolis jardins proprets on pourrait se croire dans un siècle passé, et pourtant city-stade, jardin d’enfants et auberge entièrement rénovée (Lou Poumié) accueillent les visiteurs.
Ce village est décidément une surprise et un vrai coup de cœur ! Les traces d’anciennes cultures en terrasses se voient partout sur les pans de montagnes qui semblent littéralement tomber sur le village.
Max est ravi de mon air ébahi. Oui, ce village valait bien le détour !!
Nous faisons un tour des ruelles. Toutes sont en escaliers, pentes raides et passages couverts. Évidemment, pour accentuer l’image d’Épinal, des habitants se parlent depuis leurs fenêtres, le lavoir fait entendre un bruit d’eau qui résonne sur la cour pavée et des chats paresseux se dorent au soleil… Déconnexion avec notre bruyant 21è siècle garantie !
Authenticité et sérénité au rendez-vous !
Le village a mis en place de beaux panneaux d’interprétation pour renseigner les curieux. C’est parfait pour moi, qui a plein de questions en tête 😉.
Mais avant que je n’ai eu le temps de lui poser la première, Max m’en pose une à laquelle, il sait bien que je ne peux pas répondre :
« Tu savais que les habitants de Pierlas avaient un surnom ? » me demande-t-il en redescendant vers l’auberge du village où nous devons manger. « Dans le temps, on les appelait Les Bürses Boün Diou »
Bon public, je réponds « Les quoi ? C’est quoi cette langue ? »
« C’est du gavot » me dit-il en riant, « Ça veut dire « ceux qui sont proches du bon Dieu », il y a plusieurs explications bien sûr, mais moi je dis qu’on les appelait comme ça parce qu’ici c’est le paradis !! »
Il est bien difficile de s’imaginer ce que pouvait être la vie des habitants de ce village il y a des siècles… Une chose est sûre cependant, ils vivaient au contact de la nature de ce merveilleux petit bout de territoire de montagne caché au bout d’une route improbable. Et si on en croit le dicton « pour vivre heureux vivons cachés » ils devaient être très heureux !!
Temps forts
La route d’accès !!
Vue sur les ouvrages d’art
Première vision du village
Ambiance des ruelles
Repas à l’auberge du village
