Je suis allé rendre visite pour la première fois à ma fille qui s’est installée dans la vallée du Var. Elle m’a fait visiter, en une journée, les grands lieux emblématiques de son pays.
J’en suis revenu époustouflé !
Départ de Puget-Théniers
Départ le matin de Puget-Théniers. Ma fille m’a annoncé le programme : on va passer une journée dans la voiture, on va voir du pays, on va manger local, et on va s’en prendre plein la vue !
J’étais arrivé chez ma fille la veille, après 2 jours de voiture et plus de 1000 km… Autant dire que j’étais fourbu et j’avoue que ce circuit me plaisait moyen… Mais bon, je n’allais pas lui dire non !
Départ de Puget-Théniers donc, à bord ma fille, mon petit-fils et moi-même. On redescend la vallée par laquelle ma femme et moi étions arrivés la veille, laborieusement. Ah oui, j’ai oublié de dire que ma femme est claustrophobe et a un vertige maladif ! Passer les gorges de la Mescla a été compliqué… Mais il paraît qu’après quelques passages on s’y fait très bien… vraiment !
Les gorges du Cians
Nous voilà tout à coup dans les gorges du Cians. On a l’impression d’une faille dans la matrice ! Le passage est resserré, et même assez sombre, alors qu’on vient de descendre une vallée large et lumineuse… On commence à remonter le Cians.
Ma fille m’explique que les gorges de cette vallée ont deux couleurs. Blanches en bas, et rouges plus haut.
Pour l’instant on traverse donc les gorges blanches. C’est très joli ! Étant un photographe amateur, je me dis que le jeu de couleurs est très intéressant. On continue de monter, on voit des maisons pas très loin de la rivière.
Une fois les maisons passées, ça grimpe sec ! On prend de la hauteur, les lacets n’en finissent plus. La roche commence alors à changer de couleur. Elle devient rouge sombre d’un coup ! C’est incroyable !
Avec les pointes de vert de la végétation, le paysage est sublime. Les parois se resserrent, et on entre maintenant dans les gorges supérieures.
Ma fille me dit qu’on fera deux arrêts : le premier à la « petite clue », le deuxième à la « grande clue ».
La grande et la petite clue du Cians
Le premier arrêt, la petite clue donc, est très joli et chargé d’histoire. On voit l’évolution de la route au fil du temps : d’abord le chemin muletier, à peine aussi large qu’un homme (ou qu’une mule), puis l’ancienne route avant qu’ils construisent le tunnel en parallèle. Là je me dis : « comment ils faisaient à l’époque pour se croiser à 2 voitures ? ou avec un bus ? ».
Le deuxième arrêt est à couper le souffle ! Je dirai cela souvent pendant le périple ! Les gorges sont tellement étroites que si on est assez grand on peut toucher la paroi opposée ! Et je suis assez grand !!
On reste bien une bonne demi-heure dans la grande clue à l’arpenter en long, en large, et en travers. J’ai peut-être dû faire une cinquantaine de photos de cet endroit. La forme, la lumière, les couleurs s’y prêtent à merveille. Je retourne à la voiture comme un petit enfant qui quitte un parc d’attraction !
Nous reprenons la route et bientôt les gorges du Cians se terminent. On aperçoit le village de Beuil, perché sur son rocher.
Beuil et Valberg
Au sortir des gorges du Cians, apercevoir le village fait un effet surprenant. On s’arrête quelques instants pour visiter Beuil avant de reprendre notre chemin. Comme dans beaucoup de villages perchés, les bâtiments médiévaux sont magnifiques. Le sentier patrimonial qui fait le tour du village nous apprend que nous sommes dans l’ancien fief des seigneurs Grimaldi.
Prochain arrêt : Valberg. Mon petit-fils est en territoire conquis. Il me dit que c’est ici qu’il a appris à faire du ski et que sous la « bulle » (comprendre le tapis), il fait chaud.
On aurait pu s’arrêter pour manger un morceau dans l’un des nombreux restaurants de la station, mais il est encore relativement tôt et nous préférons continuer le périple.
Valberg étant le point le plus haut du périple, on amorce donc notre redescente.
Péone et Guillaumes
L’arrêt suivant est l’un des plus beaux villages qu’il m’ait été donné de voir jusqu’à maintenant : Péone… et ses incroyables demoiselles de roche.
Cette fois-ci, il est l’heure de manger ! Nous nous arrêtons dans l’unique hôtel-restaurant du village. Les petits plats proposés sont savoureux, réconfortants, et en plus à base de produits locaux ! Une fois le déjeuner terminé, on part faire une balade digestive à travers les rues du village, histoire d’atteindre les demoiselles. Il aurait été dommage de passer à côté sans y monter ! Cette halte n’est qu’un régal, autant pour le ventre que pour les jambes, ou les yeux.
Pour moi, c’est un vrai coup de cœur !
On continue la descente, vers Guillaumes cette-fois, qui, même hors saison, est un village toujours animé. On aperçoit les premiers motards de la saison qui s’y sont donné rendez-vous. Ma fille me montre les ruines du château de la Reine Jeanne qui domine le village. Malheureusement nous n’aurons pas le temps d’y aller aujourd’hui. Il faudra revenir ! Les jours de printemps sont encore courts, et, déjà, la lumière n’est déjà pas la même.
Les gorges de Daluis
Dernière ligne droite, si je peux m’exprimer ainsi : les gorges de Daluis. Classées Réserve naturelle régionale, ce territoire est un haut lieu de la géologie.
La route est incroyable et ma fille m’explique que que dans ce sens, avec les 17 tunnels creusés dans la roche, on coupe les virages !
Les nombreux arrêts que nous faisons sont plus impressionnants les uns que les autres. Le pont de la Mariée, et sa légende insolite. Les points de vues sur les falaises des gorges : quand on les regarde, on se croit dans un autre pays ! Elles ne portent pas le nom de Colorado Niçois pour rien.
Un peu plus loin nous attend la « Tête de Femme », un rocher qui ressemble à une femme coiffée d’un chapeau. On l’appelle aussi la gardienne des gorges.
Je remarque que le rouge des roches n’est pas le même : un rouge plus vif, striées d’un bleu-vert… Ma fille me parle de la randonnée du Point Sublime que l’on fera demain. Au vu de la magnificence de l’endroit, je me demande vraiment ce qu’ils appellent « sublime » !
Les gorges se terminent, il se fait tard et nous décidons donc de rentrer d’une traite jusqu’à Puget-Théniers.
Arrivés à la maison, encore émerveillé du périple qu’elle vient de me faire vivre, je me retourne vers ma fille et je lui dis : « tu habites vraiment dans un beau pays ! »
PS : Ce circuit se fait très bien en hiver. Le blanc de la neige fait un magnifique contraste avec le rouge des roches et le vert de la végétation. Mention spéciale pour la grande clue du Cians.
Temps forts
- Gorges du Cians
- Mention spéciale pour la Grande clue du Cians.
- les villages visités sur le circuit
- Le pont de la Mariée
- La route des gorges de Daluis et ses tunnels